Anastas Konstantinov

Anastas Konstantinov

Mondialement célèbre pour son expressionisme mystique
(29. 03. 1956 – 01. 06. 2017)

En 1976, Konstantinov termine le lycée des Beaux-Arts à Kazanlak, Bulgarie, avant de poursuivre ses études à l’Université de Veliko Tarnovo. En 1982, il obtient un master en Beaux-Arts. A cette époque, les tableaux d’Anastas sont proches du néoexpressionisme. Mais ils sont d’habitude rejetés en raison de leur position critique à l’égard du parti communiste et du communisme.

1956 – 1960

Anastas est né le 29 mars 1956 (du grec Αναστασιος : ressuscitation). Sa mère Maria a été une femme très croyante et adonnée à la famille, son père Constantin, membre avant la guerre de l’Union des légions bulgares, est resté vivant par une heureuse coïncidence après sa condamnation à mort, prononcée lors d’un procès politique à l’époque du communisme.

Les Konstantinov sont originaires de la ville d’Ohrid, un des centres de la vie littéraire et de la lutte pour l’existence de la nation bulgare. La ville porte le nom de St. Clément d’Ohrid, l’un des disciples des frères St. St. Cyrille et Méthode (créateurs de l’alphabet cyrillique et défenseurs de l’usage de la langue bulgare dans le culte). L’arrière-grand-père d’Anastas a pris une part active à la lutte contre les oppresseurs turcs en Macédoine et a dû émigrer par la suite en Bulgarie libre. Son fils, le grand-père d’Anastas, s’étant enrichi comme commerçant, avait la possibilité d’envoyer ses enfants faire des études en Europe, mais l’instauration du régime communiste en 1944 et la nationalisation de ses biens allaient bientôt réduire la famille à la pauvreté.

Malgré la misère et les nombreuses difficultés, créées par le pouvoir communiste, la famille d’Anastas réussit au prix d’énormes efforts à élever ses deux fils Anastas et Nikolaï et à leur permettre de faire des études supérieures. La famille déménage de ville en ville, de village en village. Ces déplacements s’avèrent particulièrement enrichissants pour l’imagination du futur artiste. Le contact intime avec la nature, les jeux au milieu des ruines des temples des civilisations antiques, les récits mystérieux des adultes de trésors enfouis et de tombeaux sous les tertres, les rencontres avec les Karakatchans, les Koukers et les Nestinars qui marchent sur des charbons ardents, laissent un souvenir indélébile en lui. Il ne suppose pas encore que la charge mystique des lieux de son enfance va donner lieu à la réécriture de l’histoire antique de l’art à la suite des nouvelles découvertes archéologiques extraordinaires sur la civilisation minoenne-thrace.

1961 – 1965

La famille s’installe à Plovdiv. La ville s’est construite sur des couches historiques datant de huit mille ans, portant l’empreinte de la civilisation néolithique, des cultures thrace, romaine, byzantine, protobulgare et slave. La diversité et les multiples strates culturelles font de Plovdiv un centre naturel du Réveil national qui a donné l’impulsion au développement de l’éducation, de l’architecture et des arts. Encore aujourd’hui, Plovdiv jouit du renom de « ville des artistes ».

1966

Anastas a 10 ans. Son hobby, c’est de collecter des cailloux mous le long de la ligne ferroviaire, qui passe à côté de l’immeuble où il habite, et de modeler de petites figurines qu’il offre à sa mère. Celle-ci arrange une exposition improvisée dans l’armoire à vitrine chez eux.

1967
Invité par une voisine, il remarque une petite icône, cachée pour des raisons politiques derrière les tasses de porcelaine, sur une étagère dans la cuisine. Son intérêt pour l’icône émeut la vieille femme qui la lui offre. Plus tard, il décidera de la copier et ses premiers pas dans l’art seront vivement encouragés, malgré la naïveté de l’imagination infantile.

1964 – 1969

Enfance pauvre, mais heureuse, pleine de moments émouvants. Avec son frère Nikolaï (à présent, ingénieur affirmé dans le domaine du conditionnement d’air), il va à la pêche sur les bords de la Maritsa. A l’école, il commence à pratiquer activement l’athlétisme et à participer à des compétitions qui lui apportent beaucoup de succès et des récompenses.

1970

Il tombe gravement malade d’hépatite. Il arrête le sport et interrompt sa scolarité pendant un an. Durant les heures qu’il est contraint de passer chez lui, il se met à dessiner. Sa mère remarque son amour pour l’art et l’emmène à son premier cours de dessin. Il affirme devoir dans une grande mesure ses succès à sa mère.

1971 – 1975

Il entre au lycée de Beaux-Arts où il apprend le dessin, la sculpture, la peinture. Le programme scolaire inclut des visites d’expositions. Il est fortement impressionné par l’exposition « L’artiste au travail en Amérique », occupant une très grande surface d’exposition à l’ambassade des États-Unis en Bulgarie. Cet échange culturel et artistique est une lueur dans le tunnel durant les sombres années du communisme, lorsque la culture occidentale demeure une ombre pâle et lointaine derrière le rideau de fer.

1976

Il termine le lycée premier de sa promotion. La loi exige qu’il fasse son service militaire durant deux ans. Mais ses chefs, découvrant son talent artistique, lui aménagent un atelier. Il se met à y exécuter leurs commandes de tableaux, leur servant de monnaie d’échange dans une économie socialiste où règne le déficit. Cette liberté relative lui permet d’écouter les émissions brouillées de la radio Free Europe, d’apprendre la vérité à propos de Gueorgui Markov et de s’amuser avec les récits humoristiques de Velko Verin.

1978 – 1980

Admis à l’Université de Veliko Tarnovo, à la faculté des Beaux-Arts, il y suit des cours d’histoire et de théorie de l’art et d’esthétique. Il s’intéresse à l’art de Velasquez, Michel-Ange, Goya, Van Gogh, Modigliani. Le mysticisme de l’iconographie byzantine l’attire.

Il s’approvisionne secrètement d’ouvrages publiés avant 1944. Il comprend que le régime communiste, afin de satisfaire ses propres besoins, lui a caché ou a déformé une bonne partie de la vérité sur l’art et la vie. Ses camarades le trouvent bizarre, car il ne s’intéresse pas à la vie, mais peint constamment. Il commence à vendre ses premières œuvres, qui n’ont rien à voir avec le programme universitaire, imprégné par la doctrine communiste. Elles provoquent des réactions contrastées : entre la haine ressentie par certains de ses professeurs, qui s’exprime dans le rejet et le mépris pour l’expression de sa sensibilité, et l’admiration ouverte des autres, qui lui prédisent une carrière glorieuse dans l’art.

Il suit avec intérêt les émissions de la radio Free Europe, qui présentent des extraits de « L’Archipel du Goulag » de Soljenitsyne. Il boit chaque mot de ces gens d’esprit libre. Il n’oubliera jamais les propos de son professeur de dessin, disciple d’un des artistes et philosophes bulgares les plus connus, Ilia Bechkov. Le professeur cite souvent des pensées de Bechkov, qui restent gravées dans la mémoire d’Anastas pour la vie : « Le jazz est la musique de l’homme libre. L’Amérique conquerra le monde avec l’improvisation jazz. Et la culture triomphera de la force ».

1981
Il entre en contact avec la société de commerce extérieur Hémus qui cherche de jeunes artistes talentueux afin de vendre leurs œuvres à l’étranger pour s’assurer des rentrées en devises. Le directeur de la société est très impressionné des idées innovantes de l’artiste.

1982 – 1984

Après avoir achevé ses études, il retourne à Plovdiv. Il se met à travailler dur, de 10 à 12 heures par jour, ce qui le rend extrêmement productif. Il vit dans une ascèse complète, afin que ses sens aiguisés puissent percevoir sa voix intérieure. Sa personnalité introvertie analyse fébrilement le monde extérieur et cherche à échapper au conformisme. Comme il ne manquera jamais de le mentionner plus tard dans ses interviews, il a toujours cherché à rester à l’écart de l’art servile, qui ne sert qu’à pimenter le plat du pouvoir : « Je n’ai jamais cherché à m’adapter. J’ai toujours essayé d’être moi-même ! »

Les connaissances qu’il a puisées encore étudiant dans les traités esthétiques de Kant, dans les vues de Schopenhauer et de Freud, interdit à cette époque, lui permettent de s’orienter dans la mer du réalisme socialiste qui l’entoure. Mais c’est la Sainte Bible qui exerce la plus forte influence sur lui. Dans son œuvre apparaît la figure de l’homme crucifié, qui commence à occuper l’arrière-plan de ses tableaux, quel que soit le sujet. Refusant d’admettre les normes rigides du totalitarisme qui limitent la personnalité et la liberté créatrice, Anastas peint souvent ses personnages en porte-à-faux ou la tête en bas.

Sur le plan professionnel, il commence à travailler avec Martinus Nijhoff. Jusqu’en 1990, ils exportent plus de 150 œuvres et la seule chose que l’artiste connaît aujourd’hui de leur sort est qu’elles ont été vendues à des marchés de l’art dans le monde entier. En 1983, il organise sa première exposition, qui est un succès. Celui-ci se confirme dès l’année suivante avec son exposition individuelle, présentée dans le cadre des Expositions d’automne dans le Vieux Plovdiv : des musées et des collectionneurs privés achètent tous les tableaux.

1985

Année marquée par des événements importants dans la vie de l’artiste.
Il devient membre de l’Union des artistes bulgares.
Il participe à un plein-air international à Poznan. A cette époque, la Pologne ne fait que sortir de la loi martiale, imposée par le général Jaruzelski. Les drapeaux de Solidarnosc flottent fièrement, sur les églises catholiques sont suspendues des drapeaux polonais, tachés de rouge comme si des gouttes de sang avaient coulé sur le blanc. Les magasins sont vides, les gens ont faim mais sont enthousiasmés. Quelques jours plus tôt, le pape Jean-Paul II a été avec eux.

Anastas se rend au musée d’art moderne de Lodz, où il découvre les tendances mondiales de l’art conceptuel. Il est très impressionné par les modernistes polonais et par certains des artistes polonais qui, épris de liberté, exposent leurs œuvres dans les cathédrales, après avoir trouvé la force de quitter l’association nationale des artistes polonais.

La visite en Pologne marque un tournant dans les vues philosophiques, esthétiques et humaines de l’artiste.

Son fils Constantin naît.

1986

Une année cruciale pour l’artiste. Des rumeurs de glasnost et de renouveau animent les esprits. Anastas réalise la première exposition conceptuelle (installation) en Bulgarie. Son inauguration en mars suscite un grand intérêt et réunit des gens et des intellectuels libres d’esprit. Une équipe de tournage vient filmer. Dans le cadre de l’exposition, Anastas montre une vieille porte avec une bougie allumée sur le seuil : dans un geste de gratitude instinctif, les gens y laissent des pièces de monnaie comme devant un symbole. L’exposition ne dure qu’une semaine. Le premier secrétaire du parti communiste arrive dans sa Mercedes noire et ferme l’exposition sous prétexte qu’il s’agit de « propagande religieuse » et de « subversion idéologique ». Certaines des œuvres sont détruites par les « serviteurs de l’homme fort du parti ». Anastas est convoqué par les services de sécurité. On l’avertit qu’il est déjà fiché et que chacun de ses pas est surveillé de près. L’Union des artistes de Plovdiv propose à l’Union des artistes bulgares de l’exclure de ses rangs. « Au lieu de me défendre, ils ont décidé de lécher les bottes du parti », dit Anastas, déçu. L’exclusion de l’Union signifie évidemment l’interdiction absolue d’exposer en Bulgarie et à l’étranger. Contrairement au monde libre, dans lequel l’individualité de l’intellectuel n’a jamais été opprimée, la vie d’Anastas oscille entre le dilemme d’Hamlet : « Être ou ne pas être ?! » Une fois de plus convaincu qu’il n’est pas un homme à faire des compromis avec son art, il commence à peindre un nouveau cycle en réponse à l’exposition fermée. C’est à Sofia qu’il l’exposera. L’exposition est inaugurée par la critique d’art Prof. Axinia Djourova, fille du ministre de la Défense d’alors, qui est la seule à oser défendre l’artiste talentueux. Dans son allocution, elle critique vivement les collègues d’Anastas à Plovdiv, qui ont proposé son exclusion et ne sont pas venus assister à l’exposition. L’exposition renferme des œuvres dramatiques véhiculant des messages sociaux. La série « Les cochons rouges » en fait partie. Le nom d’Anastas circule de plus en plus souvent dans l’espace public.

1987

Plus tard, l’équipe de tournage, qui a filmé l’exposition fermée, tentera de réaliser le film. Le réalisateur Milan Ognianov et le scénariste Peter Manolov ont présenté le scénario devant la commission d’Etat, qui l’a approuvé. Des fonds ont été alloués. Malgré cela, le film restera inachevé et interdit du fait de la haine nourrie contre Anastas par un de ses collègues, informateur des services de sécurité.

Pour la première fois, il voyage au-delà du rideau de fer et visite la Grèce. Il achève le « Vendeur de conscience », œuvre charnière par son contenu politique prophétique qui annonce la chute du communisme.

1988

Ses tableaux sont présentés à des expositions à New York, Pittsburgh, Madrid, Helsinki, Wroclaw et Torun, où il remporte le prix spécial de la première Biennale de la peinture petit format.

Il crée le cycle 33 – « Poissons ». L’artiste a 33 ans et l’exposition se compose de 33 tableaux.

1989

Il traverse le mur de Berlin et voit des scènes déchirantes : des mitrailleuses situées près de la gare, des chiens sous le train, des ombres sombres et grises qui dégagent un sentiment croissant de tristesse insoutenable venant de la frontière. Il participe à une exposition à Hambourg, organisée par la baronne Maria Louise Warburg à l’hôtel Intercontinental.

La même année, il expose à Genève, au musée de l’Athénée. C’est l’occasion pour lui de rencontrer M. Gess du Musée du Petit Palais (musée d’art moderne) qui partage avec l’artiste ses souvenirs personnels du grand artiste bulgare Georges Papazoff. Il ne cache pas devant Anastas son admiration pour cet artiste qui, ayant fait partie du Montparnasse français, a trouvé une place digne à Genève, dans une salle d’exposition où il a son exposition permanente.

Cette même année marque un tournant dans l’histoire de toute l’Europe de l’Est : le communisme tombe. Le réalisme socialiste servile recule au second plan. De nouveaux horizons d’expression s’ouvrent devant les personnes de talent et les intellectuels, longtemps opprimés. Anastas exprime activement ses positions anticommunistes lors des manifestations citoyennes revendiquant la chute du régime en Bulgarie. Il est invité à rejoindre le gouvernement, en tant que ministre de la Culture, puis en tant que député, mais n’y voyant pas sa vocation, il préfère s’adonner à la liberté créatrice tant attendue. Sous son influence, il crée une œuvre anthologique, intitulée « Service commémoratif des victimes du communisme ».

1990 – 1991
Participation à une exposition à Bruxelles, à la galerie d’art « X + », dont l’artiste se souvient aujourd’hui avec des sentiments mitigés. On lui fait une offre alléchante pour un contrat de cinq ans et seule une heureuse coïncidence le sauve. Il voit comment le chef de la société de commerce extérieur Hémus tente, en complicité avec la propriétaire de la galerie, de détourner trois de ses tableaux. La déception qu’il éprouve contraint l’artiste à rentrer plus tôt que prévu en Bulgarie et à ne pas signer le contrat. C’est dans l’avion que naît son idée de créer sa propre galerie d’art en Bulgarie et, pour l’arroser, il offre une bouteille de whisky aux autres passagers. C’est l’occasion de faire connaissance avec les propriétaires d’une galerie d’art à Luxembourg, assis non loin de lui. Il les invite à lui rendre visite en Bulgarie, puis ils l’invitent à leur tour et en 1991, il organise une exposition à Luxembourg. La galerie d’art s’appelle « 88 » et deux de ses tableaux, « La Lune embrasse la Terre » et « Aqueduc » sont achetés par des actionnaires du Museum of Modern Art de New York. Dès la même année, il expose des tableaux à Toronto, Paris, Hanovre, Sofia et Hambourg.

1992
Il se rend à Genève, où la galerie « 88 » lui a organisé une participation à la foire internationale des arts « Europe Art ».

Exposition à la galerie d’art « St. Julian », à Malte, qui suscite un grand succès. L’ensemble de ses œuvres sont acquises par un collectionneur américain de New York.

Sous l’effet du soleil maltais, il peint trois tableaux dans une palette de couleurs chaude et explosive, qui seront plus tard acquis par le grand footballeur Krassimir Balakov.

La même année, il organise deux expositions individuelles en Bulgarie.

1993 – 1994

Pendant un an et demi, il travaille sur une série de 70 tableaux, intitulée « De manière sacrale pour l’amour », qui deviendront symboliques pour son art. Au printemps de 1994, à l’invitation de la première galerie d’art privée à Sofia, « Apollo et Mercure », il arrange ses toiles sur 800 mètres carrés. Celles-ci respirent une nouvelle esthétique et les critiques commencent à parler d’un artiste d’une nouvelle génération.
À la fin de la même année, il exposera à Plovdiv le cycle « Les perles du ciel » (« Pearls from the Sky »), composé de 40 œuvres petit format qui seront immédiatement achetées.

1995

Deux expositions individuelles en Bulgarie.
Il termine la peinture « Eucharistie », qui marque une nouvelle étape et sur laquelle il a travaillé pendant dix ans. Sa vente à un prix impressionnant lui donne l’assurance que son rêve d’avoir sa propre galerie d’art se réaliserait.


1996
Participation à une exposition à la Palazzina Azzurra à San Benedetto del Tronto, Italie. C’est l’occasion de sentir de près l’art antique et le Quattrocento italien. Il visite la Galerie des Offices à Florence, la chapelle Sixtine et le musée du Vatican, la basilique St. Pierre à Rome.

La forte émotion artistique qu’il rapporte de sa visite en Italie se concrétise dans l’achèvement du tableau « Le Charisme » (« Les Dons de l’esprit »).Celui-ci attire l’attention d’un collègue allemand, qui l’aperçoit dans l’atelier de l’artiste, la peinture encore fraîche. Enchanté par l’esprit du tableau, l’Allemand s’agenouille, fait le signe de la croix et le baise. Il dit à Anastas que le tableau est une grande réussite artistique et qu’il a l’intention d’en parler à un ami à lui, cardinal, afin qu’il soit acheté par le musée du Vatican. Mais un collectionneur bulgare, voyant le tableau et entendant les intentions de l’étranger, estime qu’il doit rester dans le patrimoine bulgare et l’achète. Ainsi, l’œuvre ne sera jamais exposée et restera inconnue pour le grand public. Un sentiment de jalousie pour son rayonnement charismatique pousse son acquéreur à l’enfermer dans une pièce dont l’accès aux tiers est interdit.

1997

Année de travail intense. Début du processus de création de la galerie d’art « Anastas » dans le Vieux Plovdiv, où l’artiste a la chance rare d’acquérir un bien immobilier en finançant lui-même l’achat.

1998

À l’invitation de la Fondation « Raïko Alexiev », il présente une exposition individuelle à la galerie « Vitocha », à Sofia. Son esprit créatif intransigeant et la force de son non-conformisme lui réservent une place parmi les grands noms des beaux-arts bulgares.

1999

Ouverture de la galerie d’art « Anastas ». Malgré les grandes difficultés, rencontrées lors de la mise en œuvre du projet, Anastas réussit à créer 90 nouvelles œuvres qu’il expose dans sa propre galerie. Le rêve est devenu réalité!
L’ouverture coïncide avec le Mois européen de la culture dans la vieille ville, lorsque Plovdiv est partenaire de la capitale européenne de la culture Weimar. Des personnalités politiques et publiques, telles que le président de la République Peter Stoyanov et son homologue grec Stefanopoulos assistent à l’événement culturel. Cela permet au premier ministre Ivan Kostov, connaisseur de l’œuvre de l’artiste, de se joindre aux nombreux collectionneurs d’Anastas dans le monde entier, venus honorer l’ouverture de la galerie d’art.
Un mois plus tard, Anastas prend part à un documentaire consacré à la culture bulgare, tourné par une équipe allemande. Le film sera diffusé dans plusieurs pays européens.

2000

À l’invitation de l’Institut culturel bulgare à Berlin, il y organise une exposition individuelle, à laquelle il invite tous ses collectionneurs allemands. Visite à la nouvelle galerie nationale des Beaux-Arts à Berlin où l’artiste admire les originaux d’Edward Munk.
À son retour en Bulgarie, il termine « L’Ange bénissant » (« Blessing Angel »), une autre œuvre capitale.

2001
Grande exposition à Sofia, arrangée sur 1000 m2, désignée parmi les événements culturels de l’année.
La télévision nationale tourne un film sur lui en deux parties, intitulé « La porte lumineuse ».

2002
Inspiré par la vitalité et la culture des Thraces, il fait « La Chanson des Thraces » (« The Thracians Song »), un cycle de dessins. Sans utiliser directement les échantillons des dernières découvertes archéologiques, liées à la culture thrace, il fait revivre leur esprit sous une forme neuve et moderne. Le mysticisme des lieux préférés de son enfance et le lieu où il habite à ce moment est dévoilé et commence à prendre des dimensions réelles. La nature de cette exposition suscite un intérêt général et devient le point de départ pour la création de nombreux tableaux et sculptures.

2003

Ses recherches en art l’amènent à la création du cycle « La Résurrection du Soleil » (« Sun’s Resurrection ») où il relie la culture thrace à la tradition chrétienne.
Il rencontre le poète William Meredith, lauréat du Prix Pulitzer, connu pour son rôle de propagateur actif de la culture bulgare à l’étranger.
A bord d’un yacht, il visite les îles de la mer Égée, à l’invitation de son collectionneur allemand Wendel Simonis. Un voyage particulièrement inspirant pour l’artiste. Il se rend sur l’île de Kos où est né le père de la médecine, Hippocrate, sur l’île de Patmos où St. Jean a écrit « L’Apocalypse », visite le plus grand temple consacré au patron des arts Apollon à Milet, Troie et Ephèse. Entre les îles de Patmos et de Samos, ils traversent une violente tempête en mer, à laquelle ils échappent miraculeusement indemnes.

2004

Au printemps, il expose son cycle « Visions égéennes » (« Aegean Visions »). C’est une exposition mixte de peintures et sculptures. Le récent engouement de l’artiste pour la sculpture suscite une large approbation et il reçoit une commande pour reproduire l’une des sculptures exposées en grandeur monumentale. Tout le processus de coulage est filmé et le film sera diffusé sur l’une des chaînes de télévision nationales.
À l’automne, il effectue une visite de travail à New York, en réponse à une invitation d’y organiser deux expositions, un projet auquel il renoncera plus tard. Son séjour aux Etats-Unis est riche en rencontres d’affaires, source d’une forte impulsion créatrice. Il réussit à visiter Whitney Museum, Metropolitan Museum, Solomon R. Guggenheim Museum, Noguchi Museum. À la National Gallery of Art, il visite l’exposition de Christo, qui précède son grand projet « The Gates », à New York. Il profite aussi de son passage dans cette ville pour visiter les galeries de 24th Street, qui présentent l’art moderne. Il reste très impressionné par Gagosian Gallery et la sélection des auteurs exposés. Il reçoit l’invitation d’assister à l’inauguration d’une exposition de Maillol à Marlborough Gallery. Il prend connaissance de l’œuvre de ses collègues du monde entier durant la journée « Open Studio ». Il assiste à une vente aux enchères chez Sotheby’s, où, devant ses yeux, on vend un tableau de Modigliani pour plus de 32 millions de dollars. Il fait la connaissance d’actionnaires de Metropolitan Museum et de marchands d’art devant qui il évoque ses futurs plans.

2005
Il travaille intensément sur de nombreuses compositions sculpturales et sur le projet « Guerrier thrace des étoiles » (« Astral Thracian Warrior »), une sculpture qui doit mesurer 7,70 m de hauteur.
En mai, il rencontre de nouveau le poète William Meredith qui lui présente Doug et Ancha Casey : ils achèteront plusieurs tableaux et une grande partie des sculptures exposés à la galerie d’art.
En juillet, il épouse Emilia, la femme qui deviendra sa compagne dans la vie et la création.

2006

Visite du grand archéologue Dr. Gueorgui Kitov, auteur de découvertes sensationnelles sur la civilisation thrace au cours des dernières années. Ensemble, ils réfléchissent sur un projet commun. Fin février, l’artiste achève la maquette en plâtre de l’immense sculpture « Guerrier thrace des étoiles » (« Astral Thracian Warrior »).